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M’arrêter là avec vous…

Plus rien à foutre, je mets une image de Johnny sur mon blog...

Plus rien à foutre, je mets une image de Johnny sur mon blog…

 Et oui, après presque 4 ans de bons et loyaux sévices et 47 articles publiés, il est temps de m’en aller avec ce qui me reste de dignité. Je n’aurais donc pas atteint les 50 articles mais que voulez vous, ma vie a changé récemment. Si certains arrivent parfaitement à concilier travail et blog, j’en suis totalement incapable. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’existence de ce blog a coïncidé avec ma période de chômage.

Le peu de force qu’li me reste lorsque je rentre du boulot, je le consacre à une ou deux batailles de World of Tanks et éventuellement à la lecture de quelques scans. Je n’ai même plus regardé d’anime puis la diffusion de Girls Un Panzer. Et comme je ne joue plus qu’à 2-3 JRPG dans l’année, il est facile de comprendre que je n’ai tout simplement plus rien à dire.

Donc voilà, on y est : moins de sujets à traiter, moins de motivation, moins de temps = arrêt du blog.

Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont aidé de près ou de loin : Jevanni, Sacrilege, Silent Sib, Angel MJ, Kanapeach et Rydiss. Merci aussi aux visiteurs bienveillants qui se sont échoués sur ce site et plus particulièrement à tous ceux qui ont pris le temps de poster des commentaires.

Si vous avez peur d’être en manque de mes avis, allez consulter. Et ensuite, vous pouvez toujours me suivre sur Bluesky. Je tweet peu mais je tweet bien…En fait non, je tweet quand je me rappelle de l’existence de ce truc. Et ne m’en voulez pas si j’y suis assez chafouin, vous commencez à me connaitre, je n’ai pas un caractère facile.

Merci à tous et bonne chance à vous pour la suite !

Pour partir sur une note joyeuse...

Le bilan 2013…et une annonce.

Comme chaque premier janvier, il est temps de se retourner une dernière fois vers l’année écoulée et d’effectuer un bilan de ce que j’ai vu, lu et à quoi j’ai joué. Je ferai également une annonce importante en fin de billet.

Anime :

Jojo’s Bizarre Adventure : l’adaptation de ce shônen bien connu m’a amusé pour son côté nawak totalement assumé. Ça part dans tous les sens, les personnages hautement charismatiques prennent la pose au milieu de combats sans queue ni tête. Et le meilleur ending de l’année sans discussion possible.

Hellsing Ultimate et Hellsing the Dawn : une adaptation bien plus fidèle du manga que la série de 2001 (qui reste de très bonne qualité). Une animation excellente, des persos qui puent la classe mais aussi des dialogues abscons interminables. Il y a surtout une bande son de folie, une des meilleures OSTs que j’ai jamais entendue (procurez vous immédiatement le « Nazi CD » si ce n’est pas déjà fait). Les doubleurs sont également très en forme avec la présence de Jouji Nakata, Maya Sakamoto et Romi Paku. Romi Paku, doublant le jeune Walter, est d’ailleurs le principal intérêt de The Dawn.

Senjou no Valkyria 3: Tagatame no Juusou : Des OAV absolument nulles qui adaptent un jeu pourtant excellent. La plupart des scènes de combat sont totalement idiotes avec par exemple, une fille qui jongle 3 fois avec des obus avant de les charger dans son canon, comme ça pour le fun. Le pire, c’est que cet anime se prend tellement au sérieux avec la réplique finale prononcée devant un soleil couchant : « Où irons nous ? Partout où on aura besoin de nous ! »…Mon Dieu, achevez-moi.

Interstella 5555 : le meilleur (et plus long) clip qui ait jamais existé.

Chihayafuru : un anime qui a de nombreux fans mais qui m’a pourtant passablement ennuyé. J’ai du mal à m’enthousiasmer pour des parties de jeux de cartes et je n’éprouve aucune empathie pour les personnages. Je ne peux pas vraiment donner un avis plus approfondi, j’ai abandonné dès le troisième épisode.

Umineko : un premier arc très intéressant qui installe une atmosphère oppressante et qui laisse augurer de bonnes choses. Malheureusement les trois autres arcs sont d’une complexité abrutissante avec 2-3 nouveaux personnages apparaissant à chaque épisode. Atteinte du » syndrome Lost », cet anime pose des tas de questions qui ne trouveront AUCUNE réponse. Pour ça, il faudra jouer à la VN mais ça n’empêche pas que l’anime est en soit un échec. Je pense que d’ici quelques années, je ne me souviendrai que d’une seule chose au sujet d’Umineko: Béatrice est méga bonne.

Initial-D 5th stage : étant un grand fan de cette saga, j’étais impatient de découvrir cette nouvelle saison. Hélas, la magie s’est essoufflée et j’ai assez vite abandonné le visionnage des nouvelles aventures de l’AE86. Oh la série est très bien hein, l’animation, la musique, tous les ingrédients sont là mais ça vient de moi. J’ai peut être muri, je ne suis plus passionné par ces courses de montagne, assez redondantes il faut le dire…

Kara no Kyoukai : sept films inégaux en qualité mais le dernier est un véritable chef-d’œuvre…

Ebichu : un classique que je voulais voir depuis longtemps. Une série sympa avec un format court qui convient parfaitement aux mésaventures du petit hamster. Si je n’ai jamais été mort de rire devant cet anime, il a réussi à me faire décrocher quelques sourires, c’est déjà ça. Une œuvre atypique que je conseille tout de même.

Cross Game : un excellent anime de sport, particulièrement bien écrit.

Free! : Quelles conneries on aura pas entendues sur cette série. Il semble que beaucoup  d’otakus ont découvert cet été que des animes pouvaient proposer du fan service pour les filles. Certains ont même appelé ça une trahison de la part de KyoAni, quels cons…Finalement on a un anime sympa avec une bande son et surtout une animation de folie. Dommage qu’on doive se coltiner tous les poncifs sur les valeurs de l’amitié, ça laisse peu de place au sport et à la compétition. Peut-être dans la seconde saison, qui sait ? En tout cas, c’est nettement moins gay friendly que le laissait imaginer le trailer. Dommage, ça aurait pu être marrant de pousser le bouchon encore plus loin. À quand un anime de ce genre où on laissera clairement entendre que les mecs s’enfilent sous les douches ?

Watamote : une adaptation parfaitement réussie du manga à l’héroïne la plus pathétique au monde. Je dirais même que l’anime est finalement trop sympa avec elle, son côté « garce » ressort plus dans le manga. Les épisodes sont très inégaux en terme de qualité, certains étant franchement ennuyeux. On retrouve le problème qu’on rencontrait avec l’endless eight de Suzumiya Haruhi : pour faire comprendre à quel point un personnage s’ennuie, le téléspectateur doit-il s’ennuyer lui aussi ? Bon, je ne vais pas faire la fine bouche vu qu’il s’agit de l’anime qui m’a le plus fait rire cet année avec des scènes dantesques. Mention spéciale pour la doubleuse peu connue de Tomoko : sa performance est géniale. Ajoutons enfin une très bonne OST et on obtient un des meilleurs anime que j’ai vu cette année.

Girls Und Panzer : tanks + moe = epic win.

Est-ce que j’ai fais de meilleurs choix, ai-je eu de la chance ou suis-je devenu moins difficile ? En tout cas, 2013 aura été une excellente année en matière d’animation. J’ai rarement abandonné des animes et j’ai fais pas mal de bonnes découvertes. Voyons si je suis autant positif en ce qui concerne les mangas.

 

Manga :

Gisèle Alain : un manga au charme très particulier que j’ai tout de suite aimé. Il ne se passe pourtant pas grand chose, Gisèle vit dans un monde de bisounours où tout peut se résoudre par de la bonne volonté. Les personnages ne sont pas d’une complexité folle mais le style graphique est extrêmement soigné (amis de la dentelle, bonjour). J’apprécie vraiment la quiétude apaisante de cette œuvre, une sorte d’Amélie Poulain sans la voix off relou.

Wolf Guy : une histoire de loup-garous des temps modernes que j’ai moyennement apprécié. C’est particulièrement sombre et violent, ce manga s’est notamment fait connaitre à cause d’une scène de viol collectif qui s’étend  sur plusieurs chapitres. Ajoutez à cela un duo de psychopathes et un héros maudit et vous obtiendrez une histoire vraiment malsaine, ce qui était certainement l’objectif du mangaka. À réserver à un public très averti.

Regatta : un manga sportif mature de qualité.

Angel Desetsu : Le mec le plus gentil au monde est propulsé comme ultime voyou à cause de sa gueule effrayante. C’est dessiné avec les pieds mais c’est assez drôle de voir une supercherie s’étaler sur plusieurs tomes. Perd tout de même un peu de son intérêt au fil du temps, c’est dommage.

Attaque : un webcomic coréen sur un manchot qui fait de l’escrime, fallait le trouver ! Pourtant, c’est une des meilleures œuvres sur le sport que j’ai lu cette année avec Regatta. L’évolution du personnage, l’explication détaillée de ce sport, le dynamisme des planches, tout y est très bon. J’en suis au chapitre 51 et l’auteur ne semble montrer aucune baisse de régime, tant mieux !

Crows : l’exemple parfait du bon manga de voyou.

Aku no Hana : un récit parfaitement maitrisé sur le mal-être adolescent. Les personnages sont tous antipathiques mais on ne peut s’empêcher de vouloir découvrir la suite, tant le « héros » semble être au bord du précipice à chaque chapitre. Dans les derniers tomes, il semble retrouver une vie sociale normale mais on sent que tout peut basculer à tout moment.

Gangsta : une sorte de Black Lagoon en plus crade. Ça fait du bien de lire des histoires avec des personnages adultes de temps en temps.

Jigokuren – Love in the Hell : violent, drôle et une trame principale pas aussi légère qu’au premier abord.

Wagatsuma-san wa Ore no Yome : LA bonne surprise de 2013. Aoshima possède un pouvoir qui lui permet de façon totalement aléatoire de vivre son futur durant quelques secondes. Au cours d’un de ses « time splits », il apprend qu’il finira par épouser Wagatsuma, la plus jolie fille de son lycée dont il est secrètement amoureux. Revenu dans le présent, il va alors tout faire pour ne pas modifier son avenir.
Oui je sais, le synopsis pue un peu mais croyez-moi, il s’agit d’un des mangas les plus drôles que j’ai jamais lu. Les délires d’Aoshima, sa bande de potes dégénérés qui se définissent comme des « life-havers haters », les multiples références, tout ça garantie au moins 2-3 fou-rires par chapitre. Et en plus le dessin est très réussi. Quand tout le monde parlera de cette œuvre à l’avenir, vous vous souviendrez que c’est Chez Faust que vous en aurez entendu parler la première fois !

Les loosers de la Brigade DX dans un de leurs nombreux délires.

Melty Blood X : C’est marrant, frais et le chara-design est excellent.

Silver Spoon : un slice of life relativement classique qui voit un individu se retrouver dans un milieu qu’il ne connait pas et qui essaye de s’y adapter tant bien que mal. Le cadre est très particulier, à savoir un lycée agricole japonais. On se tord pas de rire à chaque page mais c’est plutôt sympa, le dessin est soigné et surtout on sent que la mangaka sait de quoi elle parle (elle a grandi dans une grande ferme à Hokkaido)

L’attaque des titans : on va me jeter des pierres mais c’est pas grave, j’assume. J’ai trouvé ça moche et con. Moche parce qu’on a l’impression que le mangaka a dessiné avec une queue de vache trempée dans de l’encre. C’est un des styles les plus sales que j’ai vu. Con parce que franchement cette histoire n’a ni queue ni tête et j’ai du mal à concevoir qu’on puisse adhérer à « l’intrigue » en ayant plus de 15 ans. Voilà ça c’est fait. Ah et arrêtez de nous vendre « tous les personnages peuvent mourir ». Nan carrément pas, j’ai lu les derniers chapitres sortis en scan et les persos principaux sont toujours là. On devrait donc plutôt dire « tous les personnages secondaires dont tout le monde se branle peuvent mourir ».

Ebisu et Hotei : un one-shot yuri mignon comme tout. Plutôt qu’un yuri, on devrait parler d’un manga sur une amitié forte qui évolue petit à petit vers quelque chose de plus intense. Les protagonistes principaux sont deux Office Lady et une grande partie de l’action se déroule dans un cadre de travail. Malgré la petite taille de cette œuvre, la mangaka arrive à installer une histoire profonde, mature qui questionne sur la responsabilité de ces jeunes adultes. Un manga intelligent et particulièrement dense que je conseille fortement.

Worst : une des nombreuses suites de Crows. Toujours des voyous, de la bagarre, les affrontements entre Suzuran et les autres lycée etc. On ne peut pas dire que Takahashi Hiroshi se renouvelle beaucoup. Mais après tout, puisqu’il se sent à l’aise dans ce genre, pourquoi en changer ? On reste dans la même qualité que l’œuvre originale, toujours avec un très bon dessin. Et moi j’aime bien ce principe de générations qui se succèdent dans un même univers.

Ichi : un préquel d’Ichi the Killer qui nous explique pourquoi et comment Shiroishi est devenu aussi instable psychologiquement. C’est toujours aussi violent et glauque mais aussi incroyablement fascinant. Les personnages secondaires gravitant autour d’Ichi sont également très charismatiques et le découpage des planches est parfait.

Haru no Houtai Shoujo : difficile de définir ce manga qui mélange romance et fantastique. Seul le premier tome est sorti mais l’introduction promet déjà beaucoup. Et j’apprécie particulièrement le personnage de Mitsuki Aki, justicière tellement obsédée par son combat qu’elle se coupe du reste du monde. Le charadesign est excellent mais malheureusement le reste du graphisme n’est pas à la hauteur avec un style général qui fait très amateur, le trait n’étant pas encore très sûr. Une œuvre à suivre donc.

Dire que je ne lisais quasiment jamais de scan lors des débuts de ce blog… Je me suis bien rattrapé cette année, ça m’a permis de faire de très belles découvertes. Je précise toutefois que j’achète l’édition française de Silver Spoon qui est très en retard sur la japonaise : merci donc de ne pas me spoiler.

 

Jeux vidéos :

Disgaea – Afternoon of Darkness : je crois que c’est LE jeu vidéo qui m’aura le plus fait rire. Le trio Laharl-Etna-Flonne fonctionne parfaitement et associé au ridicule assumé des situations, on obtient un humour complètement barré. La voix japonaise de Flonne est la définition même du moe et rarement une traitresse aura été aussi sympathique qu’Etna. Si on ajoute la richesse incroyable du gameplay, on obtient un excellent J-RPG qui m’aura occupé de nombreuses semaines.

The Legend of Heroes : Trails in the Sky : un jeu moyen qui ne devient intéressant que dans le dernier tiers.

Dragon Quest VIII : un classique que je voulais tester depuis longtemps et qui m’a vraiment déçu. Je l’ai même abandonné après une trentaine d’heures, ce qui est rarissime pour un jeu. Entre le charadesign très moyen, l’histoire hyper manichéenne et les personnages sans aucun développement psychologique, tout m’a ennuyé. De plus, la difficulté est horriblement mal gérée, on se balade pendant des heures avant d’arriver face à un boss qui nécessite des heures de farm pour être vaincu. Bref, un des plus mauvais J-RPG auquel j’ai joué.

Katawa Shoujo : deux billets consacrés à cette VN qui le vaut bien.

Devil Survivor Overclocked : un jeu qui m’aura tenu en haleine de Juillet à Décembre. Pourquoi autant de temps ? Tout simplement parce que je l’ai fini trois fois avec à chaque fois une fin différente (il m’en reste encore deux à débloquer). C’est d’ailleurs une force de ce jeu : contrairement à beaucoup de J-RPG, les multiples fins sont toutes bien écrites et leur déblocage répond à une logique évidente. Contrôler les démons, les éliminer, les utiliser pour déclarer la guerre à Dieu, devenir le messie ou tout simplement s’enfuir : si on se retrouve à affronter souvent les mêmes boss, le ton est très différent selon la fin choisi.
Un jeu au scénario prenant doté d’un excellent gameplay, une énorme rejouabilité…Le doublage anglais moyen est le seul petit défaut de ce qui restera le meilleur jeu de l’année 2013 pour moi.

Haru, la chanteuse suicidaire de Devil Survivor.

Les Aventures Incroyables de Van Helsing : un jeu qui consiste à avancer et à cliquer. Il parait que l’histoire est bien. Je pourrais pas dire, au bout d’un moment, j’en ai eu marre d’avancer et de cliquer. Apparemment, tous les jeux de ce style sont comme ça. J’en prends note et j’en tire donc une conclusion : je préfère me couper une guibolle que de retoucher à un jeu de ce genre là.

Osu! : le but de ce jeu musical est de déplacer le curseur dans un chemin précis qui correspond au rythme de la chanson. Ce jeu multijoueur connait un beau succès, notamment dans la communauté otaku. La raison est simple : il est apparemment très facile de créer des maps. Du coup, comme vous pouvez l’imaginer, on ne compte plus le nombre de maps tirées d’une chanson d’anime. Un jeu gratuit et sympa mais qui n’est vraiment fun que lorsqu’on y joue en multi avec des amis.

Papers Please : un « jeu » qui n’est amusant en aucune façon pour moi. Il faut vérifier une tonne de données en un minimum de temps sous peine d’avoir un game over rapide. À réserver pour ceux qui ont toujours rêvé d’être un bureaucrate…Aux psychopathes donc.

En-dehors de ces jeux, je continue à passer pas mal de temps sur World of Tanks et sur le petit frère World of Warplanes. J’ai testé également Triple Town, un puzzle game sympa mais répétitif et Tropico 4 qui est certes un très bon jeu mais qui reste une copie conforme du 3.

 

Comme vous avez pu le voir, 2013 a été une année riche pour moi. Malheureusement, ce ne sera certainement pas le cas de 2014. J’ai en effet trouvé un travail qui va m’accaparer une cinquantaine d’heures par semaine ce qui va considérablement nuire à mon activité bloguesque. Je sais que certains gèrent parfaitement les deux mais je rappelle que l’animation japonaise est loin d’être ma seule passion.

C’est une question de logique : en étant au chômage, je ne consacrais qu’une heure par jour environ à la japanim’. Maintenant que je travaille, cela descend pratiquement à une heure par semaine. Impossible dès lors d’avoir de la matière pour tenir un blog où j’ai déjà du mal à publier plus d’une fois par mois.

Donc voilà, on y est, cet article sera sûrement le dernier avant un bon moment. Je ne ferme par le blog car je me laisse la possibilité de changer d’avis. Et de toute façon, j’y ai passé trop de temps pour tout arrêter, comme ça, d’un coup.

Ami visiteur, ce n’est pas un adieu, ce n’est qu’un au revoir !

Moe Und Panzer : le pire, c’est que ça marche !

Niveau de spoil : aucun

D’ici quelques années, une nouvelle discipline fera fureur dans les lycées pour filles : l’art du tank (senshado). Tout comme l’art floral, cette pratique uniquement féminine permet d’améliorer la grâce et la force de caractère. Deux équipes dotées de différents tanks de la seconde guerre mondiale s’affrontent donc dans des tournois prestigieux retransmis sur écrans géants. Après une expérience malheureuse comme commandante de char dans son ancienne école, Miho Nishizumi pense être débarrassée du senshado lorsqu’elle débarque à l’académie d’Oarai. Mais son destin va la rattraper et, entourée de ses nouvelles amies, elle va se lancer à la conquête du titre national inter-lycée.

Lorsque cet anime est sorti, je ne voulais pas en entendre parler. Un tankiste de la seconde guerre mondiale, c’est un mec viril, mal rasé et qui pue l’huile de moteur : des lolis dans un panzer IV, quel scandale ! À la limite, on peut en jeter une dans le char pour que l’équipage s’amuse un peu avec elle, après plusieurs mois sans permission, ça peut les détendre. De plus, les quelques batailles que j’avais vues sur YouTube ne m’enthousiasmaient guère.

Mais plusieurs mois après la sortie de Girls Und Panzer, une chose m’a fait changer d’avis : le buzz. Rarement une série aussi courte (12 épisodes) aura provoqué autant de photomontages, de détournements, de fan arts. C’est à travers le jeu World Of Tanks, qui m’accapare une à deux heures par jour depuis 18 mois, que j’ai découvert les perles qui découlaient de cet anime. Sur le forum de WoT, le topic GuP tient pas moins de…2227 pages. On ne compte d’ailleurs plus le nombre de crossover entre ces deux univers, qu’ils soient officiels ou non.

Yalta 2.0

J’ai donc laissé sa chance au produit et je n’ai pas vraiment été déçu (mes attentes étaient de toute façon assez faibles).
En effet, GuP possède deux gros points forts : les graphismes et la bande-son.

La parfaite représentation des chars saute aux yeux immédiatement. Cet anime s’adressant principalement aux military otakus, un maximum d’effort a été porté sur la modélisation de ces monstres d’acier. Aucun détail ne manque, même les moindres caractéristiques techniques ont été parfaitement reproduites.

Les batailles sont au contraire totalement WTF, les capacités réelles des chars passant bien après le besoin de spectacularité. On s’en fout, personne n’attendait quelque chose de réaliste après avoir lu le synopsis. Les batailles sont prenantes et c’est tout ce qui compte. Si la plupart du temps, il s’agit d’affrontements peu intéressants, toutes les batailles comportent des scènes qui m’ont captivé ou amusé : la course poursuite entre les Shermans et les tanks d’Oarai, le raid du Panzer 38(t) contre Pavda, le combat final entre les sœurs Nishizumi etc…

J’ai eu un énorme coup de cœur pour la bande son de Girls Und Panzer. Si les deux génériques sont d’une mièvrerie absolue, le reste de l’OST est remplie de musiques historiques, notamment de la seconde guerre mondiale. Je n’aurais jamais cru entendre The British Grenadiers, Katyusha, le Panzerlied ou Erika dans une série japonaise. J’ignore si c’est parce que je suis un passionné d’histoire ou si c’est parce que j’ai de graves problèmes psychologiques, mais j’ai limite eu les larmes aux yeux lorsque j’ai entendu l’US field artillery march. Même les thèmes originaux de la série sont parfaitement dans le ton.

Bon graphisme, excellente musique… Vous remarquez que je n’ai pas encore souligné les qualités du scénario ? C’est normal, il est totalement naze. On retrouve la sempiternelle histoire d’une petite équipe sans expérience qui, grâce à sa détermination et à la force de l’amitié, finira pas triompher d’adversaires a priori invincibles. Si le scénario est cliché, il en est de même des personnages : la timide niaise, la military otaku, la coodere, la bimbo, la loli etc… Il ne manque que la tsundere pour compléter le tableau des stéréotypes de l’animation japonaise.

Ah et ne cherchez pas de méchants : dans le monde de GuP, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Même une garce sadique finira par féliciter ses adversaires victorieux. J’exclus la mère psychopathe de Miho qui considère qu’il est plus important de remporter un match que de sauver la vie de ses camarades, elle n’apparait pas assez pour avoir un effet sur la série.

Et bien entendu, comme dans toutes les séries de ce genre, on joue à fond la carte du moe pour attendrir le téléspectateur. Sauf que cette fois, j’ai honte de l’avouer, j’ai marché à fond.

Je sais, je suis le premier étonné.

J’ignore pourquoi mais oui, j’ai trouvé toutes ces filles super mignonnes, je me suis attaché à ces personnages pourtant vides de toute complexité. J’ai retrouvé ce que je décrivais dans mon billet sur Fight Girl, à savoir une affection pour les personnages un peu simples d’esprit. Oui les filles de Girls Und Panzer sont niaises mais elles sont habitées par une joie de vivre communicative.

Je vais décrire une scène résumant parfaitement GuP. Yukari et Erwin vont faire une reconnaissance à pied pour découvrir les positions des chars adverses. Reconnaissance qui normalement implique une grande discrétion. Sauf que ces deux charmantes imbéciles chantent en cœur une célèbre marche militaire japonaise. Le tout en jupe et sous la neige. La situation est totalement incongrue mais elles sont tellement adorables, je n’ai pu que craquer.

 

À la fois stupide, drôle, stéréotypé et attachant, j’ai finalement passé un bon moment devant Girls Und Panzer. Pourtant, j’aurais du mal à le conseiller tant il faut vraiment entrer dans le délire pour apprécier cet anime. Faute de quoi, vous vous ennuierez à coup sûr.

 

Cross Game

Niveau de spoil : léger

Ichiyo, Wakaba, Aoba et Momiji sont les quatre filles du gérant d’un centre d’entrainement de baseball. Au grand dam d’Aoba, Wakaba est amoureuse de Kou dont la famille tient un magasin d’articles de sport. Leurs vies d’enfants insouciants prennent fin lorsque Wakaba se noie lors d’un camp d’été. Le dernier rêve qu’elle a fait et qu’elle a partagé avec ses amis voyait Kou et Aoba jouer un match de baseball au mythique stade Koshien.
Arrivés au lycée, les deux adolescents vont tout faire pour que le rêve de Wakaba devienne réalité.

Même si mes deux passions sont le sport et les manga, je n’avais jamais lu/vu du Adachi qui est une référence dans le shônen sportif. C’est maintenant chose faite et l’expérience a été concluante tant Cross Game m’a laissé une bonne impression.

Ce n’est pas vraiment au niveau du graphisme que cet anime se démarque. Comme le baseball est un sport plutôt statique, la réalisation n’a pas été très exigeante avec l’animation.  Sa fluidité n’étant pas requise pour les matchs, on reste donc dans du classique.

Je ne suis pas non plus emballé par le charadesign. J’avoue que je ne suis pas vraiment fan du style d’Adachi, je trouve que ses personnages se ressemblent beaucoup trop (Kou et Aoba ont l’air d’être des jumeaux).  Du coup, pour les différencier d’avantage, pas mal de persos secondaires se retrouvent avec des tronches impayables.

Comme pour l’animation, le doublage ne se démarque ni en bien ni en mal. Pour chipoter un peu, je dirais même que la doubleuse d’Aoba reste trop dans le registre tsundere. La musique quant à elle nous gratifie de quelques thèmes de grande qualité. Même si je préfère des génériques plus énergiques, ceux de Cross Game correspondent parfaitement à l’ambiance calme de cet anime.

Non, le gros point fort de cet anime est surtout l’écriture, quelque chose qui m’afflige souvent dans l’animation japonaise. Ici elle est admirable, on surf entre sport, drame et romance sans jamais tomber dans un cliché.

Les matchs sont réalistes tout en étant passionnants à suivre. Certes les performances des lanceurs sont exagérées mais on n’assiste pas à des retournements de situation abracadabrantesques comme c’est trop souvent le cas dans les shônens sportifs. Jusqu’à la dernière seconde, le téléspectateur est incapable de prédire l’issue du match. Et oui, le long chemin vers le Koshien est truffé d’embuches et le résultat final est tout sauf évident.
Daimon est une exception, son rôle d’entraineur qui se fiche de la santé de ses joueurs a déjà été vu de trop nombreuses fois auparavant. Mais tous les autres personnages sonnent juste à tel point qu’on aurait aimé que d’autres membres de l’équipe soient aussi développés que Kou, Azuma et Akaishi.

En lisant le synopsis, on peut craindre de tomber sur du pathos bien gras. Cross Game évite pourtant cet écueil avec brio malgré l’omniprésence de Wakaba, un personnage disparu à la fin du premier épisode. Difficile de ne pas faire le rapprochement avec Regatta : les deux personnages principaux ont perdu un être cher dont ils ont énormément de mal à faire le deuil (Kou continue à offrir tous les ans un cadeau d’anniversaire à Wakaba qu’il range dans une petite boîte). Pourtant, contrairement à l’œuvre de Hara Hidenori, on ne ressent pas le mal de vivre chez Kou et Aoba. En effet, ces derniers étant entourés d’amis pour l’un et de sa famille pour l’autre, ils sont obligés de continuer d’avancer dans la vie : il est plus difficile de décrocher quand vous êtes entourés de proches qui comptent sur vous.

J’ai parlé de romance plus haut mais le mot parait finalement exagéré : si vous pensez que les deux héros vont s’avouer leur amour devant un soleil couchant, vous risquez d’être déçus. Kou et Aoba se connaissent depuis toujours mais la nature de leurs sentiments réciproques est difficile à évaluer. Là encore, on ne tombe pas dans le cliché vu et revu de deux personnages se tournant autour durant 50 épisodes. S’appréciant et se détestant à la fois, c’est paradoxalement l’avis des autres personnages qui leurs feront prendre conscience des qualités de l’autre. Seule la scène finale lèvera tous les doutes qu’on peut avoir sur leur relation.

Cet équilibre parfait entre tous ces genres repose en grande partie sur Aoba. Rarement un personnage aura été si indispensable à la construction de l’histoire car elle est au cœur de toutes les storylines. Si elle ne peut pas participer aux matchs (une fille ne peut pas jouer avec des garçons au lycée), elle est l’âme de l’équipe. Elle est le modèle absolu de Kou qui recopiera à l’identique tous ses mouvements de lanceurs. Sa diligence à l’entrainement, sa loyauté envers l’équipe, ses différents dilemmes ne peuvent qu’entrainer la sympathie du téléspectateur. Dotée d’une personnalité bien plus complexe qu’elle n’y parait (non ce n’est pas une énième tsundere), elle est véritablement un modèle de construction subtil.

 

Avec ses personnages attachants et surtout son récit parfaitement maitrisé, Cross Game est une excellente série qui montre que oui, un shônen sportif a le droit d’être réaliste et intelligent.

 

Katawa Shoujo : Shizune, Rin et Emi

Suite du précédent article où je me penchais sur les routes de Lilly et de Hanako, j’aborde cette fois celles de Shizune, de Rin et de Emi. C’est toujours aussi subjectif et toujours autant bourré de spoilers, vous voilà prévenus.

Shizune

Oula, ah oui quand même. Vous vous souvenez, j’avais dit que malgré tous leurs défauts, les routes de Lilly et même de Hanako m’avaient ému. Ben cette route, c’est l’exact inverse : pas tellement de défauts mais qu’est-ce-que je me suis emmerdé…

Bon on va passer rapidement sur les rares qualités de cette route. Shizune est belle comme un cœur en yukata, la partie de pêche avec Lilly et Akira était sympa, l’annonce de la bisexualité de Misha m’a surpris et les scènes érotiques sont superbes. Voilà, je vous avais dit que ce serait rapide non ? Quoique j’émets un bémol quand même sur les scènes de sexe, un défaut qu’on retrouve dans presque toutes les routes. Je ne suis pas un expert dans ce domaine, mais il me semble qu’il devrait y avoir un peu plus de temps entre le premier baiser et la première pénétration non ? D’un point de vue personnel, la dernière fois que les deux s’étaient enchainés aussi vite, ça m’avait couté 150€…

Entre deux scènes de cul, l’auteur semble avoir oublié que Hisao et Shizune sortaient ensemble et c’est là LE gros problème de cette route : il n’y a pas l’ombre d’une romance entre eux. Pas de rendez-vous galant, pas de « je t’aime », pas de regard amoureux, le néant total. Alors entendons nous bien. Que l’auteur préfère se consacrer à la relation à trois avec Misha, je peux comprendre. Mais dans ce cas-là, ne les fais carrément pas sortir ensemble idiot ! Ça aurait pu être sympa : Misha est amoureuse de Shizune, celle-ci la rejette avec son tact habituel puis est gênée d’avoir rendu sa meilleure (et seule) amie malheureuse et Hisao est au milieu de tout ça, essayant avec plus ou moins de réussite de recoller les morceaux.

Mais non, à la place on a des dialogues abscons qui perdent le lecteur, ne sachant plus trop qui pense quoi. C’est d’autant plus dommage que la déclaration de Hisao à Shizune durant Tanabata était réussie, mignonne et moderne. Mais après plus rien, juste de la psychologie de bazar qui m’a ennuyé au possible (et au vu de certaines réactions sur le net, je suis loin d’être le seul). C’est d’ailleurs le paradoxe de cette route : c’est celle qui s’étend sur toute l’année scolaire mais c’est aussi celle où il se passe le moins de choses…

Et puis quand Kenji est le personnage le plus classe de la route, c’est quand même qu’il y a un souci non ?

No matter how i look at it, it’s you girls’ fault i’m not popular!

Rin

Dans l’acte 1, Rin était le personnage que je qualifierais de plus intéressant. Ses réflexions venues de nul part et son attitude détachée de tout me faisaient plutôt marrer. Un indice aurait dû tout de même me mettre sur la voie de ce qui m’attendait : le jour du festival de l’école, Hisao et Rin se contentent de rester côte à côte sans se parler. Je ne pouvais pas m’imaginer que quasiment toute l’histoire serait comme ça. Après la route galère de Shizune, j’avais espéré de bons moments de détente… Et je me suis planté.

Je m’attendais à de l’humour et j’ai été déçu, c’est au contraire une des histoires les plus tristes du jeu. Une romance basée sur l’incompréhension mutuelle entre deux êtres que tout oppose. Je n’ai pas ressenti d’émotions à la fin de la route, probablement parce que Rin est tellement perchée qu’il est impossible de s’attacher à elle. J’ai d’ailleurs bien du mal à imaginer Hisao vivre heureux après le générique de fin : comment connaitre le bonheur avec quelqu’un qu’on ne comprend pas et pire, qui ne se comprend pas elle-même ? À l’arrivée, je ne retiens pas grand chose de cette route, aucune scène ne m’a vraiment marqué.

Les passages érotiques se distinguent tout de même. Contrairement aux autres routes, il y a une variété d’actes et une progression logique de leurs rapports. On sort du classique bisou + pénétration dans la foulée. Mais c’est bien là le seul point positif de cette histoire.

Le scénariste a également fait un choix étrange : celui de faire totalement l’impasse sur le handicap de Rin. Celui-ci est pourtant le plus lourd de tous, elle est la seule des filles de Katawa Shojo à ne pas être indépendante puisqu’elle a besoin d’aide pour des choses aussi quotidiennes que s’habiller. On aurait probablement pu creuser dans ce sens, développer une réflexion intéressante sur le thème de la dépendance des handicapés lourds… Mais non, rien de tout ça.

Finalement c’est assez drôle : j’ai été détaché de cette route autant que Rin est détachée de sa propre vie.

Le symbole de cette route : deux êtres qui regardent dans des directions opposées.

Emi

Emi était la seule fille qui ne m’intéressait pas du tout dans l’acte 1, je l’a trouvais trop « normale ». Si je n’avais pas déjà fait les quatre autres routes, j’aurais probablement zappé celle-là. Et ça aurait été une grosse erreur.

La route d’Emi est une des mieux écrite, elle réunit tout ce qu’il faut pour avoir une bonne histoire : des personnages attachants, une problématique sérieuse et une fin satisfaisante.

On ressent de l’empathie pour Hisao qui a enfin des réactions censées. Le développement de son sentiment amoureux pour Emi est très bien amené, il ne se pose pas une tonne de questions inutiles. Il ne comprend pas le comportement d’Emi ? Il réfléchit, pèse le pour et le contre, prend une décision et insiste pour avoir des réponses sans pour autant être relou. Il nous surprend même lorsqu’il jette la lettre d’Iwanako avant de finir de la lire : il est passé à autre chose, revenir sur son passé n’a aucun intérêt. En fait, il n’y a que dans cette route que Hisao n’est pas un héros émo.

La normalité d’Emi dont je parlais plus haut cache en réalité une personnalité sombre qui ne veut pas s’attacher aux autres par peur de les perdre. On peut la rapprocher de Hanako qui dresse elle aussi des barrières de protection autour d’elle. Sauf que cette dernière se cache dans un mutisme qui finit par frustrer le lecteur alors qu’Emi, toujours pleine de vie, refuse simplement d’aller trop loin dans une relation. Non seulement on comprend sa façon de penser mais on se dit qu’on ferait peut être la même chose à sa place.

Je pense enfin que cette route est celle qui traite le mieux le handicap. La perte des jambes d’Emi et le traumatisme qui a suivi vont rythmer toute l’histoire. Si physiquement elle a réussi à surpasser son handicap, c’est surtout mentalement qu’elle est blessée, situation aggravée par la disparition de son père. On souligne d’ailleurs la grosse différence qui existe entre ceux qui ont perdu leurs membres (Emi) et ceux qui n’en ont jamais eu (Rin) : ce que l’on a jamais connu ne nous manque pas.
Mais heureusement tout se terminera bien : Hisao à force de persévérance finira par briser le mur qui entoure Emi, cette dernière ne demandant inconsciemment que cela.

Un mot rapide sur les scènes érotiques : tout comme le reste de l’histoire, celles-ci suivent un déroulement logique et réaliste. La petite « expérimentation » dans le local d’athlétisme aurait pu être glauque s’il elle n’avait pas été aussi bien amenée. Après tout notre petit couple est en pleine force de l’âge, rien d’étrange à ce qu’ils se laissent un peu aller.
À souligner également un Hisao (décidément toujours très juste)  qui est physiquement attiré par Emi très rapidement dans la route. Le désir monte donc progressivement en lui, ça évite d’avoir une scène de cul sortie de nul part (coucou Shizune).

Seul léger défaut de la route : le choix qui détermine la bonne/mauvaise fin est bizarre. J’ai du mal à comprendre en quoi se répandre auprès de Misha est essentiel au développement de la romance de Hisao. C’est la seule faute de goût de cette route, c’est dire à quel point elle est réussie.

Des goûts vestimentaires de merde : voilà le vrai handicap de Hisao.

Et bien voilà c’est finit. Je me sens un peu triste d’avoir terminé cette VN qui m’aura occupé durant deux mois. Deux bonnes routes (Lilly, Emi), deux moyennes (Hanako, Rin) et une mauvaise (Shizune). À l’arrivée, on obtient une très bonne VN, surtout pour un studio amateur dont c’est la première production.
Quelques remarques en vrac pour terminer :

– Je ne l’ai pas souligné parce que c’est un point commun à toutes les routes : le graphisme et la musique sont excellents. Grâce à mes screenshots vous avez pu admirer le soin apporté aux CG, il a souvent été difficile de faire un choix. Quant à la bande son, elle regorge de thèmes de qualité qui ne détonneraient pas dans une production professionnelle.

– La fille qui fait l’unanimité sur internet est Akira. Autrement dit, la seule fille qui n’a aucun handicap. Hum…

– Des parents morts, absents ou psychopathes : c’est sûrement une astuce pour que nos belles dulcinées viennent trouver refuge dans nos bras plutôt qu’auprès de leur famille.

 

Et vous, quelle est votre route préférée ?

Katawa Shoujou : Lilly et Hanako

Pour ceux qui se tiennent éloignés de tout buzz depuis plusieurs années, un petit rappel sur Katawa Shoujo. Il s’agit d’une visual novel réalisée par plusieurs gars de 4chan, le célèbre et controversé forum d’otaku. Cette VN narre les aventures de Hisao, un lycéen victime d’arythmie cardiaque sévère. Après avoir passé plusieurs mois à l’hôpital suite à une attaque, il se voit transférer à l’académie Yamaku, une école spécialisée pour les handicapés. Comme dans tout bon eroge, il fera la connaissance d’une multitude de jolies filles : Shizune la sourde-muette manipulatrice, Lilly la douce aveugle, Hanako la timide dont une partie du corps est défigurée par les cicatrices, Emi dont l’énergie compense l’absence de jambes et Rin qui n’a pas de bras mais un sens de l’humour particulier.

En 2010, les petits gars de Kawasoft ont sorti l’Acte 1, l’intro du jeu en français. Celle-ci laissait espérer de grandes choses et permettait de présenter efficacement l’univers du jeu. Elle s’arrêtait toutefois juste après que le joueur ait choisi quelle route l’intéressait.  Début Juillet, Kawasoft a sorti la version 1.1 du jeu en français. Inutile de préciser que je me suis jeté dessus.
Voici donc ce que j’ai pensé des routes de Lilly et de Hanako, les autres auront droit à leur billet plus tard. Attention c’est bourré de spoilers.

On commence par la douceur et la tranquillité. La route de Shizune ce sera plus tard donc.

Edit : En relisant cet article, je me rends compte que je cite bien plus de défauts que de qualités. Je tiens donc à préciser en préambule que j’ai aimé ce jeu, que j’ai été plus ou moins ému à la fin de chaque route. De toute façon vous me connaissez, j’ai tendance à rapidement laissé tomber ce qui me gave, ce qui n’a donc pas été le cas de Katawa Shoujo.

Lilly

Lilly était la fille dont la route me faisait le plus envie. Lilly est belle, gentille, serviable, classe : bref c’est la femme parfaite. Un peu trop parfaite d’ailleurs : sa personnalité, certes développée, connait trop peu d’aspérités. Du coup, on a du mal à totalement accrocher à elle. Pour le reste, sa route est relativement fleur-bleue comme on pouvait s’y attendre avec ce type de personnage, l’évolution des sentiments entre Hisao et Lilly a le mérite de progresser lentement mais sûrement. Et Akira, la sœur de Lilly, est méga classe, je crois que c’est un avis partagé par tous.

Autre point positif : cette route correspond parfaitement au leitmotiv du jeu : voir plus loin que le handicap. Lilly est aveugle et le scénario ne l’oublie jamais, que ce soit à travers sa façon de se déplacer ou certains questionnements d’Hisao. Toutefois, on finit par ne plus voir cela comme un handicap : il s’agit d’une particularité de Lilly tout comme le fait qu’elle soit blonde ou grande. À quelques rares exceptions près, la relation qu’elle a avec Hisao est une relation qu’aurait n’importe quelle jeune fille avec n’importe quel jeune garçon.

Il y a par contre un gros défaut qu’on retrouve dans beaucoup de routes : on a l’impression que le scénario va trop vite sur beaucoup de points, que tout a été rushé. La scène de sexe est symptomatique : un premier baiser sur les lèvres, une salade de langues et SEXE TIME ! Le tout à la suite, comme ça, en 5 minutes chrono. Je trouve qu’ils se sautent dessus trop rapidement (c’est malheureusement un problème qu’on retrouve dans d’autres routes). Précisons quand même que les scènes de sexe sont globalement réussies : c’est rapide, relativement réaliste et mignon. Avec Lilly, le sexe ce n’est pas sale.

Autre exemple de cette précipitation scénaristique : Shizune et Lilly ne s’entendent pas ,mais alors pas du tout. C’est même le grand mystère de cette route. On sait qu’à une époque elles pouvaient se supporter, Hisao hésite à de nombreuses reprises à poser la question à Lilly mais le suspens demeure. Et il demeurera jusqu’à la fin, nous n’obtiendrons aucune réponse. Alors certes, leur réconciliation est tout aussi rapide que belle, mais le joueur à la fâcheuse impression que le scénariste a oublié de répondre à cette question. Pour cela, il faudra faire la route de Shizune.

Dans le genre « trop rapide pour être réel », on au aussi l’évolution psychologique de Hanako. Elle reste cloitrée dans sa chambre pendant son anniversaire et quelques jours plus tard, elle projette un tour du Japon avec ses copines du club de journalisme…allez comprendre.

La même chose se passe avec la fin  : beaucoup trop rapide, il n’y a pas assez de développement entre la problématique (retour définitif en Écosse de la belle blonde) et la scène finale. Dommage que l’auteur n’ait pas pris plus de temps pour terminer son histoire, la route de Lilly aurait pu être améliorée même si c’est une des meilleures du jeu.

Je passe volontairement sur le fait que Hisao soit incapable de comprendre ses propres sentiments, c’est quelque chose qu’on retrouve dans à peu près toutes les routes. Mais le coup de « je ressens quelque chose pour Lilly mais je ne sais pas ce que c’est, c’est plus fort que de l’amitié »…ça s’appelle de l’amour connard.

Champ de blé love

Couple + coucher de soleil + champ de blé = déclaration d’amour parfaite.
Dommage que le gilet immonde de Hisao vienne tout gâcher…

Hanako

Sur bien des points, la route de Hanako est l’exact opposée de celle de Lilly. Dans cette dernière, le handicap de Lilly est anecdotique et celui de Hisao primordial. Ici l’arythmie du héros est totalement oubliée, elle apparait une seule fois, presque comme un caméo. Alors que celui de Hanako est en permanence au cœur du scénario, au point d’en venir étouffant. Mais est-ce vraiment une mauvaise chose ?

Lilly est née aveugle, elle est comme ça, point : ça ne change pas le regard des autres (ni le sien ah ah). Hanako a eu un terrible accident qui a provoqué des cicatrices ; cicatrices qui ont provoqué son rejet ; rejet qui a provoqué son repli sur soi. C’est un enchainement infernal dont la jeune fille n’arrive pas à se sortir. Et autant le dire tout de suite : elle ne s’en sortira qu’à l’extrême fin du jeu. Cela entraine le point central de cette route : le manque de communication. Certes les raisons sont légitimes (timidité maladive de Hanako et Hisao n’est pas à l’aise avec les handicaps), mais du coup…c’est chiant. Que font concrètement ces deux personnages lorsqu’ils se retrouvent seuls ? Ils jouent aux échecs et ils lisent. En silence. Super.

À un moment, on nous donne un espoir : Scar apprécierait le karaoke. Pas de chansonnettes en vue pourtant. Juste du silence. Et cela finit par provoquer un malaise : à chaque fois que Hanako et Hisao se rapproche dans une scène, ils finissent par s’éloigner dans la suivante. Du coup, le lecteur oscille sans arrêt entre « Hanako est vraiment mimi, on (le lecteur) a envie de l’aimer » et  « Hisao et Hanako communiquent mal ».

Finalement, on finit par ne rien comprendre à leur relation. On ne sait pas ce que Hisao aime chez Hanako et vice-versa. Les explications fouillies de cette dernière à la fin du jeu n’aident pas à la compréhension. Prenez la scène de sexe : on ne sait pas comment ils en arrivent là puisque aucun des deux personnages ne semblent ressentir du désir pour l’autre. D’ailleurs durant l’acte, on a pas vraiment l’impression qu’ils prennent du plaisir. Cette totale absence de jeu de séduction est d’autant plus dommage que ça vient après un moment fort où Hanako dévoile ses cicatrices à Hisao.

Hanako bourrée = 6 ans d’âge mental. Un des seuls moment joyeux de cette route.

Il faut le reconnaitre : cette histoire n’est tout simplement pas très bien écrite. Par exemple, il n’y a qu’un seul choix qui détermine si on va obtenir la bonne ou la mauvaise fin. Dans cette dernière, Hanako pète un câble (devant un Hisao bien relou c’est vrai) et hurle qu’elle déteste Lilly « qui la traite comme une enfant ». Alors deux choses. D’abord ce n’est pas Lilly qui force Hanako à se coller à elle à chaque occasion : elle se fait traiter comme une enfant parce qu’elle agit comme telle. De plus, on obtient cette fin si on décide de ne pas s’occuper de Hanako lors du choix déterminant. Je résume donc : si on décide de ne pas protéger Hanako, cette dernière nous reproche plus tard de trop la protéger. Logique.

Dernier exemple : l’asociabilité de Hanako est si forte et il y a tellement  de mystères entourant son accident que le lecteur finit par imaginer quelque chose d’horrible qui expliquerait le sentiment de culpabilité que ressent cette jeune fille. Je pensais par exemple qu’elle avait provoqué accidentellement l’incendie qui a tué ses parents. Ce qui expliquerait pourquoi cette dernière se calfeutre tous les ans dans sa chambre au moment de son anniversaire, elle regretterait d’être née.

Ben en fait non pas du tout. Il y a eu un accident, sa mère est morte en la protégeant et paf trauma ! Trop simpliste, ce sujet pourtant essentiel à la compréhension de la psyché de Hanako a été expédié beaucoup trop rapidement.

Bon, je veux quand même relever quelques points positifs de cette route. La crise d’angoisse de Hanako en pleine classe est une totale réussite : les CG, la musique et le texte  se combinent pour retranscrire parfaitement la peur panique qui s’empare de Hisao devant une situation incontrôlable. C’est un des moment les plus forts du jeu.

La toute dernière scène est également magnifique. Hanako évolue enfin ! Elle qui ne supportait pas le regard des autres finit par embrasser Hisao en pleine rue devant des inconnus, leur exposant son profil brûlé. Tandis que le lecteur a droit à son beau profil : on a fini par oublier son handicap, Hanako devient enfin une fille normale qui embrasse l’homme qu’elle aime sans gêne. C’est symbolique et c’est beau.

Mais bon à l’arrivée, il faut le reconnaitre : Hanako est bien plus intéressante, bien plus touchante dans la route de Lilly, c’est un comble. Parce que finalement, quel est l’évènement le plus marquant de cette route ? La rencontre avec la charmante Miki Miura.

Miki Miura

Dans cette route très sombre, Miki est un véritable rayon de soleil.

Je n’ai pas encore terminé la route de Rin ni celle d’Emi, la suite viendra donc dans quelques jours. En attendant, lâchez vos coms !

Lectures estivales

Pour pas mal de raisons, je ne suis pas un grand fan des scantrads. Contrairement à certains confrères blogueurs, je doute qu’un jour les mangas numériques remplaceront les mangas papier. Le contact du livre ainsi que la facilité pour regarder les détails d’une page sont irremplaçables, quelque soit la technologie. De plus, si on peut émettre des doutes sur la qualité du doublage des animes, j’estime que la plupart des mangas édités en France sont bien traduits et bien adaptés. Ce qui est un avantage considérable pour moi, qui possède un bon niveau d’anglais mais qui n’est pas bilingue. Et puis bon, le piratage c’est mal m’voyez…

Mais les scantrads possèdent tout de même un avantage de taille : ils permettent de découvrir des mangas dont on n’aurait jamais entendu parler si on se limitait aux sorties officielles.
Voici 3 œuvres bien sympathiques que j’ai découvert récemment.

Jigokuren – Love in the Hell

Jigokuren – Love in the Hell1

Après un bête accident, Rintaro se réveille un jour en enfer sans comprendre ce qu’il fait là. Il est immédiatement pris en charge par une charmante démone, Koyomi. Celle-ci lui explique que pour pouvoir quitter cet endroit et se repentir de ses péchés, il va devoir souffrir quotidiennement. En enfer, la souffrance est une monnaie qui permet également de s’acheter à manger et des vêtements. Mais Rintaro a un problème : il n’a strictement aucune idée du pêché qui l’a conduit ici. Difficile alors d’accepter sa condition…

Avec des titres de chapitres comme « The Hell of Breasts », « The Hell of Hot Springs » ou « The Hell of Bukkake », on se doute qu’on va se retrouver avec un manga bourré de ecchi. Et effectivement, nos démones sont très courtes vêtues. De plus, le gore est omniprésent puisque Rintaro (et d’autres) vont subir moult tortures. Du ecchi et de la violence : à priori rien de bien engageant. Pourtant les 3 tomes de Jigokuren valent le détour. Il convient de préciser qu’il s’agit  d’un manga essentiellement humoristique, la violence prête plus à rire qu’à détourner le regard (à l’instar d’un Ebichu par exemple). Le charadesign est excellent et les personnages, s’ils ne sont pas des modèles de complexité psychologique, sont foncièrement sympathiques.  De plus, la révélation du pêché qu’à commis Rintaro en surprendra plus d’un, tant celle-ci est sérieuse et tranche avec le ton léger du reste du manga.

À qui je conseille Jigokuren ? À ceux que le ecchi et la violence ne rebutent pas.

Gangsta

Ergastulum n’est pas vraiment un paradis touristique : mafias, gangs, police corrompue, voyous en tout genre gangrènent cette ville. Et au milieu de tout ce chaos, une agence un peu particulière : Benriya. Derrière ce nom ce cache un duo explosif composé de Worick, un gigolo amateur d’armes à feu et de Nicolas, un mercenaire sourd-muet. Si on les payent suffisamment bien, ces derniers se chargeront de vous débarrasser de n’importe quels gêneurs…

Le synopsis laisse penser qu’on a affaire à une histoire classique de gentils tueurs contres des méchants tueurs. Mais ce qui m’a attiré immédiatement dans ce manga, c’est le côté très mature même pour un seinen. Par exemple, les deux personnages principaux, badass à souhait, ont plus de 30 ans (soit un âge canonique pour des héros de manga). Leur secrétaire, une gentille fille qu’ils ont recueilli au cours d’une de leur mission est loin de l’ado pure et naïve : c’est une ancienne prostituée violentée qui à recours à la drogue pour oublier ses vieux démons. Les relations entre ces trois individus abimés par la vie est sans doute ce qu’il y a de plus intéressants dans cette œuvre, bien plus que les combats anecdotiques.

À qui je conseille Gangsta ? Aux amateurs de mecs cools et de jolies poupées.

Melty Blood X

Melty-blood-x-1

Sion et Satsuki étant devenues vampires, elles doivent vivre en dehors de la société. Rejointe par Ries, les trois amies décident de former la Back Alley Alliance. Sion, constatant les difficultés que représente la vie de sans-abris, décide d’utiliser ses capacités alchimiques pour créer une maison où l’alliance pourra couler des jours heureux. Le plan est simple : un robot construit par Sion effectuera cette tâche de manière autonome selon les désirs de Satsuki et de Ries. Mais lorsque le trio revient de promenade, elles constatent qu’une gigantesque pyramide se tient en lieu et place de l’allée…apparemment, il y a eu une légère erreur de calcul…

Pour ceux n’ayant pas eu la chance de jouer à cet excellent doujin game, Melty Blood est un jeu de combat faisant suite à la visual novel Tsukihime. Ce jeu avait déjà fait l’objet d’une adaptation catastrophique qui semblait d’avantage avoir été commise par des amateurs que par des pros. Et justement, ce sont des amateurs qui ont dessiné Melty Blood X, en ayant cette fois décidé de jouer à fond sur le ton de la comédie. Et ça marche ! Ho bien sûr, on est pas plié en deux à chaque page mais on sourit de nombreuses fois devant ce joyeux délire qui n’est pas sans rappeler Carnival Phantasm. Et surtout le charadesign est excellent, les personnages affichant des trognes impayables.

À qui je conseille Melty Blood X ? Aux fans du nasuverse et/ou du jeu Melty Blood.

Je me doute que peu d’entre vous ont déjà lu ces œuvres. Si vous me faite confiance, allez les lire et si le cœur vous en dit, venez me dire dans les commentaires ce que vous en avez pensé…

Kara no Kyoukai

Niveau de spoil : léger

Avant de parler de cette série de 7 films (vous comprenez la raison pour laquelle je ne vais pas écrire de synopsis), j’aimerais dire quelques mots sur le Nasuverse.

Kinoko Nasu est un auteur japonais bien connu des otakus puisqu’il est à l’origine d’œuvres comme Tsukihime, Fate/stay night et donc Kara no Koukai. Toutes ces œuvres, bien que indépendantes les unes des autres, se déroulent dans le même univers, le nasuverse donc. J’ai passé plusieurs heures sur le Wiki de Type Moon car cet univers très riche m’attire beaucoup : des vampires, des familles au sang maudit, l’association des mages, l’église…on y trouve des personnages idéalistes ou cyniques, chevaleresques ou manipulateurs, souvent rongés par leur destin. Leur quête du bonheur n’est pas sans danger et rares sont ceux qui parviennent à l’obtenir. Et c’est cela qui est très fort : même en étant attiré par leurs aventures, on ne peut s’empêcher de se dire que les plus heureux sont finalement les humains normaux qui ignorent tout de ce monde surnaturel. Mélangeant des affrontement très typés « shônen » et des histoires matures, le nasuverse est un univers fascinant auquel on devient vite addictif.

Non en fait, le nasuverse n’a qu’un seul défaut : l’adaptation en anime de ses œuvres est catastrophique.
Tsukihime a accouché d’un anime d’une lenteur inouïe, son rejet par les fans de la visual novel d’origine est devenu un meme « there is no tsukihime anime ». Le manga est d’ailleurs infiniment meilleur.
Fate/stay night a hérité d’un des héros les plus pathétiques de tous les temps. Cherchez le définition d’un boulet dans le dictionnaire, vous aurez la photo de Shirou juste à côté. Beaucoup estime que parmi les 3 scénarios de Fate, c’est le moins passionnant qui a été adapté : je veux bien les croire.
Fate Zero est un poil meilleur : reprenant la guerre du Graal qui a eu lieu 10 ans avant Fate/stay night cet anime est nettement plus sombre et bénéficie d’une animation sans faille. Malheureusement, si on retient quelques personnages charismatiques et quelques bonnes scènes, celles-ci sont noyées au milieu de blabla et de réflexions pseudo philosophiques inintéressantes.

Alors, Kara no Kyoukai va t-il être un énième ratage du Nasuverse ? La réponse est un gros NON.

J’ai décidé de regarder les 4 premiers films par ordre chronologique alors que l’ordre de sorti en salles était 2-4-3-1. Certains excités vont crier au scandale mais j’ai toujours préféré faire les choses dans l’ordre. J’avais regardé La mélancolie de Suzumiya Haruhi dans l’ordre chronologique et j’avais adoré. Et je pense que j’ai fais le bon choix avec KnK. En effet, le scénario de ces films étant déjà brouillon, j’aurais certainement détesté être encore d’avantage perdu. Oh bien sûr, quelques questions ne trouveront pas de réponses, d’autres uniquement dans le dernier volet. Mais j’ai pu regarder chaque film en une traite, ce qui est plutôt rare chez moi.

« Elle a les yeux revolver, elle a le regard qui tue… »

Même si je n’ai pas été enthousiasmé par ces 4 films, il y a suffisamment de qualités pour que le visionnage se fasse sans souci. La musique restera un point fort tout au long de la saga : triste, mélancolique mais très belle. Le charadesign est excellent et la réalisation est soignée même si je n’ai pas été convaincu par les scènes de combat. J’ai d’ailleurs un gros bémol à ce sujet. Shiki réalise des performances physiques beaucoup trop ahurissantes pour être vrai. Certains me diront qu’on est dans un anime, que l’exagération est de mise. Certes mais le problème, c’est que KnK se déroule dans un univers où l’on fait naturellement des comparaisons. Or, voir une humaine au niveau athlétique d’un vampire (Tsukihime) ou d’un servant (Fate), ça la fout mal. On a la désagréable impression qu’on a boosté artificiellement ses capacités afin de rendre les combats plus dynamiques ; et finalement on décroche parce qu’on y croie pas (et surtout à l’arrivée ils sont pas si géniaux que ça)

Au niveau de l’histoire, on retrouve les personnages torturés caractéristiques du nasuverse qui essayent de vivre tant bien que mal avec tous leurs défauts.
Bref ce n’est pas exceptionnel mais ça se laisse regarder.

Les choses se gâtent méchamment avec les films 5 et 6 qui sont de véritables purges. Ils regroupent tout ce que l’animation japonaise fait de pire : dialogues sans queue ni tête, motivations obscures des « méchants », mise en scène confuse. Le scénario a de multiples trous, seuls ceux ayant lu les romans pourront les combler. Les autres ne comprendront rien à ce qu’ils ont devant les yeux. Dans le 6, on a même le droit à un brother complex qui sortira de nul part (ça existe des animes avec des frères et des sœurs qui ont des relations saines ?) De plus, l’histoire ne me semble pas vraiment cohérente : dans le 6, Shiki accompagne Azaka car cette dernière ne peut pas voir les fées. Pourtant lors du combat final, elle peut les voir parfaitement (juste avant d’affronter une fleur géante magique…WTF).

Méchants de série n°177 et n°285 : l’excentrique arrogant et le ténébreux mystique.

Très franchement, j’ai vraiment lutté pour finir ces 2 films. Mais cela valait le coup car le dernier est juste magnifique. Il répond à une grande partie des questions qu’on se posait dans le premier film : qui a commis tous ces crimes et pourquoi. Et là miracle, non seulement l’explication est cohérente mais elle surprend par sa normalité. Le méchant en devient crédible et c’est en partie grâce à lui que toutes les pièces du puzzle se rassemblent parfaitement. L’enquête est bien rythmée, les dialogues ont un sens et la fin est superbe : les deux heures que durent le film passent très rapidement. On en vient même à éprouver de l’empathie pour des personnages qui jusque là nous indifféraient totalement. Le changement le plus notable vient de Shiki, l’héroïne de KnK étant jusque là parfaitement antipathique. Il faut dire que je n’ai jamais aimé les personnages qui tirent la gueule en permanence. De plus, sa puissance cheatée me saoulait et son doublage est plutôt banal (on a connu Maaya Sakamoto plus inspirée). Mais dans le 7, on se rapproche petit à petit de Shiki, on comprend ses doutes et ses angoisses. Koukouto prend également de la profondeur : son discours  sur le fait qu’on ne doit jamais tuer qui que soit ressemble un peu à celui de Shirou de F/S N. Mais plus que de la naïveté, il cherche surtout à protéger la femme qu’il aime. Ajoutez à cela une superbe musique et vous obtenez le meilleur des 7 films et de loin.

 

Kara no Kyoukai est une série de films inégaux en terme de qualité. Les 4 premiers sont relativement bons, le 5 et le 6 mauvais et le dernier excellent. Et comme c’est souvent la dernière impression qui compte, je considère finalement que KnK est la meilleure adaptation d’une œuvre de Nasuverse, peu inquiétée par la concurrence il est vrai. Il est d’ailleurs ironique de voir que le meilleur film est un de ceux qui reposent le moins sur la magie et le surnaturel…

Crows

Niveau de spoil : léger

En général, je ne suis pas fan des classifications toutes faites. Sans même parler de shônen, shôjo ou seinen, ranger chaque manga dans un tiroir me contrarie un peu. Les étiquettes « manga de romance », « manga historique », « manga de baston » ne veulent pas dire grand chose : par exemple, comment classer Rurouni Kenshin qui correspond à ces 3 catégories ?
Il existe tout de même une exception : les mangas de voyous (j’ignore s’il y existe un terme japonais) qui répondent à peu près tous au même schéma.
Analyse de Crows, un modèle du genre.

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Le lycée pour garçon Suzuran a la terrible, mais justifiée, réputation de regrouper les pires délinquants du quartier. Les gens le surnomment pour cela « le lycée des corbeaux (Crows) » tant croiser un de ses élèves est signe de mauvaise augure. Bouya Harumichi, s’il a l’apparence d’un idiot maladroit, est un redoutable bagarreur. Nouvellement transféré dans ce lycée, il ne tardera pas à se faire une réputation de terrible combattant. N’importe où ailleurs, il serait respecté et craint pour cela. Mais pas à Crows, où une telle réputation donne surtout envie aux pires voyous de le défier…

Un héros très fort

À l’inverse de certains mangas sportifs où le personnage principal est un débutant qui va améliorer ses capacités petit à petit (du genre Ippo), le héros du manga voyou est la plupart du temps très fort dès le départ. C’est le cas de Bouya Harumichi qui montre dès le premier tome l’étendue de son talent. On ne saura d’ailleurs jamais d’où vient sa force car, indiscipliné comme il l’est,  on a du mal à l’imaginer prendre des cours dans un dojo. Toutefois même s’il parvient à éliminer ses adversaires très rapidement, quelquefois en un seul coup, il n’a pas cette aura d’invincibilité qui pourrait rendre ennuyeuse tous ses combats. La faute à Rindaman, un personnage qui a la réputation d’être incroyablement fort. Et sans trop dévoiler l’histoire, je peux révéler que oui, Harumichi connaitra le goût de la défaite.

…et très sympa

Harumichi déclare de façon grandiloquente que s’il adore se battre, il n’est en aucun cas un délinquant. Il préfère se battre en un contre un et sans arme. Il aide les gens en danger. Il venge ses amis qui se sont fait tabasser en faisant une tête de mec très en colère. Bref, c’est un tendre voyou. Cela s’explique scénaristiquement car comme je le développerais plus tard, il a besoin de fédérer autour de lui. Et un connard ne fédère pas bien sûr (comme dans tous les mangas de ce genre, on n’échapperas pas au « tu es très fort mais les gens ne te respectent pas car tu n’es pas respectable »). Rajoutez à ça de la maladresse et de l’humour et vous obtiendrez toutes les  ficelles pour s’accaparer la sympathie du lecteur.
C’est gros mais ça marche alors…

Des ennemis de plus en plus puissants et de plus en plus nombreux…

Que chaque bad guy soit systématiquement plus fort que le précédent, c’est quelque chose qu’on voit dans toutes les œuvres de fiction assez longues. Difficile de remplir 25 tomes si notre héros bat dès son premier combat « The best in the world ». Par contre, l’augmentation de la taille de la bande ennemie est un classique du manga de voyou. Dans Crows, Harumichi commence par mater les voyous de son lycée, puis de son quartier, de la ville etc…Arrivé au volume 36, il va se voir confronté au plus grand gang du Japon. Carrément. J’ai hâte d’être au volume 50 où il va partir aux States se fritter avec les Crips et les Bloods…

…mais qui vont se rallier à la cause du héros.

Bah oui parce qu’aussi forts et nombreux qu’ils soient, la grande majorité d’entre eux finira par être battu par le héros. Et à ce moment là, soit ils se mettront carrément sous les ordres d’Harumichi soit ils deviendront des « sympathisants », des mecs prêt à prêter leurs muscles au cas où. Si on prend en compte le précédent point (augmentation du nombre d’ennemis) , on pourrait alors craindre de voir une escalade du nombre de belligérants :  4 contre 4, 8 contre 8, 16 contre 16 etc…
Mais c’est oublié que les héros de ce genre de manga sont de bonnes âmes, Harumichi ne faisant pas exception. Il préfèrera se battre seul afin d’éviter que ces amis soient blessés. Ce qui renforcera encore sa côte de sympathie auprès du lecteur, ainsi que son charisme auprès des mecs qu’il va battre et qui le rejoindront alors…C’est bien foutu hein !

Nous l’avons vu, Crows rempli parfaitement le cahier des charges. Mais ce manga est également doté de qualités qu’on ne retrouve pas toujours dans des œuvres de ce genre. Contrairement à un Shonan Junaï Gumi, le temps qui passe est un facteur très important dans la trame scénaristique de Crows. Les personnages vieillissent, songent à leur avenir, les troisièmes années quittent le lycée et sont remplacés par des premières années aux dents longues. Il y a une vraie réflexion sur la futilité de ces bagarres de lycéen, certains personnages ne cachant pas leur malaise vis-à-vis de leur avenir…De plus,  un évènement dramatique se produira, évènement qui conduira à une remise en cause de tous ces voyous.
L’histoire va donc un plus loin que de simples bastons de rue ce qui évite au lecteur une certaine lassitude.

Un mot rapide sur le dessin qui est excellent. On peut assister à une variation de qualité dans les 2-3 premiers tomes mais par la suite tout est parfait. Certes ce n’est pas du Sadamoto, mais le charadesign est de bon niveau, les voyous ayant chacun une gueule reconnaissable entre mille. C’est une bonne chose étant donné le nombre important de personnages, surtout que certains d’entre-eux disparaissent pendant plusieurs tomes avant de revenir sur le devant de la scène. Les combats sont également très réussis, parfaitement fluides : on comprend toujours qui fait quoi et les différents styles (boxe, karaté, etc…) sont bien retranscrits.

 

Sous ses allures de manga très premier degré, Crows se révèle bien plus intelligent qu’il n’y parait. L’auteur sait alterner efficacement l’humour et la bagarre. Les personnages, sympathiques et charismatiques, sont autre chose que des bagarreurs sans cervelle. Si vous êtes fans du genre,  je vous conseille donc vivement la lecture de Crows.

Regatta

Niveau de spoil : aucun

Lorsqu’on parle de mangas sportifs, nous viennent à l’esprit Captain Tsubasa, Slam Dunk, Touch, Prince of Tennis etc… Bien naturellement, les œuvres les plus connues concernent les sports les plus connus. Mais certains décident d’aborder d’autres sports moins populaires que le foot, le basket ou le tennis. C’est le cas de Regatta qui, comme son nom l’indique,  nous parle de reg…d’aviron. Oui oui d’aviron. Apparemment, « regatta » est un terme ancien désignant les courses de bateau, entre-autres d’aviron. C’était le point culture du jour.

Regatta raconte l’histoire d’Osawa, un jeune prodige de l’aviron. En première année universitaire, il formait une paire très prometteuse avec son partenaire et ami Kurata, se jurant d’aller ensemble aux jeux olympiques. Hélas, Kurata est décédé au cours d’un accident tragique, laissant sa petite amie Misao et Osawa désemparés. Ce dernier a alors quitté le club durant une année entière, trop peiné pour remonter dans un bateau. Mais lorsque Misao, devenue manager du club de l’université, le supplie de revenir, Osawa accepte finalement de reprendre l’aviron. Mieux : il fait la promesse à Misao qu’il participera aux jeux olympiques en la mémoire de Kurata.

Regatta se démarque de la grosse majorité des mangas sportifs sur plusieurs points. Tout d’abord, le héros n’est pas un inconnu notoire qui a tout à apprendre et qui va gravir une par une les marches vers le succès. Dès le début de l’histoire, on nous montre qu’Osawa a des capacités phénoménales et que, même s’il a une technique limitée, il est déjà un des meilleurs jeunes rameurs du Japon. D’ailleurs, son entraineur dit de lui qu’il est un monstre dès le premier tome.
D’ailleurs, le nekketsu est relativement peu présent dans ce manga. Certes, Osawa fait preuve d’une motivation sans faille mais on ne le voit pas renverser des situations perdues d’avance grâce à son « sang bouillant ». Si sa volonté lui permet de résister à la douleur plus longtemps que ses concurrents, à aucun moment on a la désagréable impression qu’il a un pouvoir magique à l’instar d’un Ippo par exemple. Du coup, Regatta apparait plus réaliste, plus adulte même que la plupart des mangas de ce genre.

On retrouve ce côté mature avec la relation Osawa-Kurata-Misao. Certes, les triangles amoureux sont légions dans les mangas sportifs, les deux hommes s’affrontant pour les beaux yeux de la fille qu’ils aiment. Là où Regatta se différencie, c’est qu’un des deux prétendants est mort. Et bien sûr cela change la donne. Misao et Osawa ont l’impression qu’ils trahiraient Kurata s’ils sortaient ensemble, d’autant plus que la belle est toujours amoureuse de son premier petit copain. Je vous laisse découvrir les circonstances de la mort de Kurata, vous verrez que cela ne fait que complexifier le deuil des protagonistes.

Rarement un mort aura été aussi présent dans un manga que Kurata l’est dans Regatta. Osawa va souvent se recueillir devant les rames de son ami, Misao pense très souvent à lui et le lecteur a droit à de nombreux flashback qui permettent de mieux cerner le personnage. Tout cela installe une ambiance assez nostalgique, les deux héros de l’histoire n’arrivant pas à oublier celui qui n’est plus là. Le lecteur se demandera souvent si Osawa se bat pour respecter la promesse qu’il a faite à la femme qu’il aime, s’il le fait pour accomplir le rêve de son ami ou pour lui même. Vous l’aurez compris, même si l’humour n’est pas totalement absent, Regatta est plutôt à ranger du côté des romances dramatiques.

Un dernier petit mot sur les excellents dessins. Le charadesign a un petit côté vieillot pas désagréable du tout, il se démarque clairement de la production actuelle. On pourra juste reprocher que de profil, les personnages féminins ne ressemblent pas à grand chose. Bref, si tout le monde n’accrochera pas à ce style graphique, personnellement j’aime beaucoup. Par contre, le découpage des cases fera l’unanimité : il est parfait. Les cases sont de tailles différentes, elles se chevauchent, s’encastrent, disparaissent, le tout rendant la lecture très rythmée. Ce découpage parvient même à rendre dynamiques les courses d’aviron, d’ordinaire plutôt statiques. Un dynamisme également retransmis par l’utilisation parfaite des traits de vitesse.

 

Même si le sujet est susceptible d’intéresser peu de monde, Regatta est un manga à découvrir. Les excellents dessins servent une histoire mature, réaliste où le sport et la romance se partagent la vedette. Les passages humoristiques détendent efficacement une atmosphère teintée de mélancolie. Regatta parle intelligemment d’aviron, d’amour et de deuil ; je vous recommande donc chaudement de vous procurer les 6 tomes de cette histoire.